PROJET D’APPUI A LA SECURITE ALIMENTAIRE DANS LES REGIONS DE LOUGA, MATAM ET KAFFRINE (PASA/ LOU-MA—KAF)
ETUDE D’EVALUATION D’IMPACT SOCIO-ECONOMIQUE DU PROJET PASA LOUMAKAF:
VOLET EAUX SOUTERRAINES
Approuvé en février 2013, et effectivement lancé en février 2014, le Projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Matam et Kaffrine (PASA Lou-Ma-Kaf Sénégal) est un projet de 25 milliards de FCFA, mis en place par le gouvernement du Sénégal pour améliorer la sécurité alimentaire, les revenus des ruraux dans trois régions vulnérables du Sénégal, à savoir les régions de Louga, Matam et Kaffrine. Le PASA a simplifié l’accès des producteurs ruraux et de leurs organisations à des infrastructures agricoles et pastorales, facilitant la maîtrise de l’eau, du stockage, et par-dessus tout, le désenclavement, donc l’accès aux marchés des acteurs dans les zones d’intervention. Par ailleurs, le projet a déroulé une composante de formation et d’appui capacité, offrant aux producteurs des compétences pratiques indispensables à une agriculture moderne.
Le PASA est composé de trois volets, nommément, le volet eaux souterraines, le volet eaux de surface et le volet élevage. Le présent rapport porte sur le volet eaux souterraines qui est localisé exclusivement dans les régions de Kaffrine et de Louga. Le volet eaux souterraines du PASA, ciblant les fermes agricoles, comprend principalement deux composantes : le développement d’infrastructures agricoles et d’élevage d’un côté, de l’autre un programme d’appui capacité à l’intention des bénéficiaires.
Cette étude d’évaluation d’impact d’évaluation a évalué, pour les régions de Kaffrine et de Louga, si le PASA, conformément à ses objectifs dans son volet eaux souterraines, réussi à améliorer le revenu, la sécurité alimentaire et l’emploi dans les zones d’intervention. Nous avons retenu pour cela quatre indicateurs, à savoir, le revenu, la consommation calorique par équivalent adulte, l’emploi salarié, et un indice synthétique de sécurité alimentaire.
Pour les besoins de cette étude, pour plus de prudence, au lieu d’opter pour un échantillonnage par grappe, (cluster sampling), nous avons enquêté dans tous les villages abritant des bénéficiaires, à raison de 4 à 5 ménages par village. En règle générale, les échantillons en grappes enquêtent sur 8 à 12 ménages par village. Mais l’échantillonnage en grappes est effectué pour des raisons de coût. Mais si on enquête moins de ménages mais dans plus de villages, alors l’échantillon sera plus représentatif et les écarts types plus petites qu’avec des grappes plus grandes dans moins de villages. Même avec un échantillon de, par exemple 10 ménages par village, on ne peut rien dire de significatif sur un village, car cela nécessite un plus grand échantillon. La représentativité est établie par la taille globale de l’échantillon. Au total, 149 villages, dont 42 à Louga et 107 à Kaffrine ont été couverts, abritant au total 101 bénéficiaires du programme et les 454 non bénéficiaires.
Nous avons utilisé deux approches, les méthodes d’appariement (l’ASP et le « direct matching ») et l’analyse de régression, pour évaluer l’impact du volet eaux souterraines du PASA sur le bien-être, la sécurité alimentaire et l’emploi. Les indicateurs retenus sont le revenu et la consommation calorique par équivalent adulte et l’emploi salarié ; pour une analyse holistique captant la multi-dimensionalité de la sécurité alimentaire, nous avons, grâce à une analyse en composante principale, crée un indice de sécurité alimentaire dans lequel le revenu total, la consommation calorique le nombre de biens durables par équivalent adulte contribue de façon positive.
L’ASP a montré un impact positif et significatif pour le bien-être (revenu total et la consommation calorique par équivalent adulte) et la sécurité alimentaire (indice de sécurité alimentaire) ; l’impact sur l’emploi, cependant n’est pas significatif. Dans le « direct matching », un impact positif et significatif est trouvé seulement pour l’indice de sécurité alimentaire.
Pour parer à une probable existence d’un biais dû à l’auto-sélection des bénéficiaires, nous avons estimé l’impact de l’intervention par des analyses de régression prenant en compte une possible endogénéité de la participation ou de l’emplacement du projet. Les résultats obtenus par l’ASP sont confirmés ; et mieux, l’impact sur l’emploi salarié est dans ce cadre positif et significatif. Par ailleurs, nous avons trouvé également que le PASA a eu des externalités positives dans les villages abritant des bénéficiaires. Ces impacts sont positifs et significatifs pour tous les indicateurs retenus, au minimum au seuil de 5%.
En définitif, cette étude conclut sur des impacts positifs du PASA, pour les objectifs initialement fixés, sur les ménages dans les zones d’intervention. Et les effets directs sont amplifiés par l’existence d’externalités positives dans les localités abritant des bénéficiaires.