RÉSUMÉ EXÉCUTIF

L’objectif de cette mission était d’étudier la biologie et l’écologie aquatique de la Falémé (affluent du Fleuve Sénégal) et de son bras, le Koïla dans les zones de Boféto et Guémédji, dans le cadre de la préparation de l’EIES du Projet d’exploitatation de la mine de fer de la zone Falémé.

La mission s’est déroulée du 11 au 16/05/2011, durant la saison sèche. Elle a concerné 08 sites dont 07 à Boféto et 01 à Guémédji. Le mode opératoire a consisté à poser les engins de pêche le soir et de faire la récolte le lendemain ; soit un temps de pêche d’environ 15h (nuit-pêche).

Un total de 210 poissons ont été collectés dans l’ensemble de la zone d’étude (93 dans la Falémé et 117 dans le Koïla). Elles se répartissent en 20 espèces et 16 genres appartenant à 11 familles. Par famille, les Cichlidae sont les plus représentés avec 4 espèces (soit 20% de la richesse spécifique). Ils sont suivis des Alestidae avec 3 espèces (soit 15 %). Les autres familles sont représentées chacunes par 2 et 1 espèce (soit respectivement 10% et 5% de la richesse spécifique). Les Alestes et les Synodontis sont les plus importants; ils regroupent respectivement 15% et 10 % des espèces. Les autres genres ne contiennent chacun qu’une espèce.

Le Koïla semble être la zone de prédilection de Alestes baremoze et Saratherodon occidentalis qui y sont dominants tandis qu’au niveau de la Falémé on note principalement la présence de Synodontis schall, Alestes macrolepidotus et Chrychichtys johnelsi. De par la taille des poissons collectés, on constate que l’embouchure à Boféto (Falémé et Koïla) constitue une zone de frayère.

La Falémé est la zone où la diversité spécifique des poissons est plus grande (0,867). Le Koïla possède des valeurs d’indices d’inférieures à celles de la Falémé (0,674) mais qui sont importantes. La diversité spécifique est donc globalement importante dans la zone d’étude qui peut être considéré comme un milieu relativement sain.

L’analyse de l’indice de similitude de Jaccard a permis de noter une similitude de 65% entre la Falémé et le Koïla. Ce qui traduit des échanges étroits entre les peuplements des poissons des deux zones.

Les faibles valeurs d’indices de similitudes de Jaccard notées le long du Koïla (20% à 27%) entre les points de collectes d’amont en aval pourraient s’expliquer par le fait que le cours d’eau est interrompu à certains endroits de son lit par la sécheresse, avec comme conséquences l’isolement de certains peuplements de poissons et des modifications des paramètres du milieu. Ils illustrent une plus grande fragilité du Koïla.

Les indices de similitudes de Jaccard répertoriées le long de la Falémé sont relativement plus importants (28,6 à 54%) et plus homogènes. Elles traduisent une forte interaction entre les peuplements des sites de collectes des poissons.

Dans la zone d’étude, la pêche est une activité de subsistance. Le matériel et les techniques de pêche utilisés par les pêcheurs locaux sont obsolètes. La ressource profite beaucoup plus aux pêcheurs étrangers.