ETUDE D’IMPACT ENVIRONNEMENTAL ET SOCIAL (EIES)
DU PROJET DE CONSTRUCTION D’UN PONTON
Au quai de débarquement du centre de pêche de Lompoul (Région de Louga, Département de Kébémer)
Description et justification du projet
Le projet de réalisation du ponton de Lompoul est situé au niveau du village de Lompoul – Sur – Mer, dans l’espace du quai de pêche.
La localité qui abrite le projet est située sur la façade maritime du Sénégal, au niveau de la Grande Côte, entre Saint – Louis et Kayar, à l’extrême ouest du département de Kébémer. Le ponton étant une installation de première classe, son ouverture est soumise à autorisation. Pour une meilleure prise en compte de la protection de l’environnement biophysique et des intérêts des populations locales, plusieurs variantes d’implantation du ponton et des installations techniques ont été étudiées.
Le ponton est prévu pour accueillir les débarquements de pirogues de plus grande envergure et des sennes tournantes. Il pourrait également constituer une ouverture vers d’autres localités du Sénégal. Sa longueur sera de 168 mètres. Les matières premières à traiter sur cette infrastructure sont principalement les produits de la mer. Aucun produit dangereux n’est généré durant la phase de réalisation du ponton et aucun déchet ne sera rejeté dans la mer, dans la mesure où les résidus provenant des mis à terre seront acheminés au niveau du centre de pêche et évacués à travers le circuit de collecte locale.
On peut retenir dans le dispositif du système de sécurité:
- des barrières de protection;
- des rampes ;
- un dispositif lumineux et de signalisation;
- un surveillant;
- un plongeur qualifié.
La réalisation du ponton de Lompoul est classée dans la première classe parce que soumise à autorisation. De manière spécifique, le projet de première classe cadre avec la rubrique A 1701 relatif aux « Construction navale (Construction et réparation de bateaux) » c’est-à-dire des établissements soumis à autorisation et nécessitant une Étude d’Impact Approfondie (EIA).
Description du milieu récepteur
Le site du projet se trouve dans le village de Lompoul – Sur – Mer qui est une partie intégrante de la communauté rurale (CR) de Kab Gaye. Cette dernière est située dans la partie sud-ouest de l’Arrondissement de Ndande dans le département de Kébémer. Elle est limitée au nord par la Communauté Rurale de Diokoul, à l’est par la Communauté rurale de Ndande, à l’ouest par l’Océan Atlantique et au sud par l’Arrondissement de Méouane (Département de Tivaouane dans la Région de Thiès). Sa superficie est de 313 km². Historiquement la CR de Kab Gaye relevait de l’ancienne province du Cayor.
Le relief de la Communauté Rurale est plat dans l’ensemble, avec néanmoins quelques dénivellations caractérisées par une alternance de dunes de sable et de cuvettes dans sa partie occidentale sur le littorale Atlantique. On distingue la prédominance de deux types de sols : les sols diors et les sols deck-diors. Cependant, il existe des poches de terre très réduites occupées par des sols limono-argileux et des sols stériles. La végétation est parsemée et peu dense.
Dans les 45 villages qui constituent cette Communauté Rurale 8 comptent une population de moins de 50 habitants. Les plus gros villages qui sont au nombre de trois ont une taille de population comprise entre 500 et 911 habitants.
Les estimations actuelles permettent de définir officiellement une population de près de 911 habitants au niveau du village de Lompoul-Sur-Mer. Cette population est répartie en plusieurs zones d’habitat (habitats sommaires des pêcheurs, populations locales, etc..) avec une majorité de femmes (560) contre 351 hommes. Cette population connaît dans l’ensemble des conditions de vie assez favorables. Le cadre socio-économique se caractérise par l’absence d’activités économiques significatives, le dépérissement du faible tissu industriel, la faiblesse des revenus, un chômage grandissant et surtout une pauvreté grandissante.
Compte tenu de sa nature, le projet comporte les variantes suivantes :
- La variante sans projet;
- La variante avec projet : Cette variante avec projet est composée de plusieurs options qui ont été analysées.
Notons que la variante optimale fait l’objet de cette présente EIES.
Analyse de la situation sans projet
La situation sans projet est marquée au niveau du quai de pêche de Lompoul :
- par un accès difficile pour les pirogues de grande envergure au quai de pêche;
- une faible exploitation des ressources halieutiques de Lompoul;
- une marche au ralenti du quai de pêche;
- la non utilisation de toutes les infrastructures du quai de pêche;
- une baisse des revenus des acteurs de la pêche;
- un tissu industriel presque inexistant;
- le chômage des jeunes.
Analyse de la situation avec projet
Analyse des impacts du projet sur le milieu biophysique
Le projet de réalisation du ponton de Lompoul, contribuera à bouleverser la configuration actuelle de la zone du projet et l’évolution observée jusqu’ici. La zone, en face du quai de pêche prendra un aspect de plus en plus transformé, avec la réalisation du ponton.
Analyse des impacts du projet sur le milieu socio économique
Les impacts sur le milieu humain seront analysés à travers le revenu et l’emploi, les activités de pêche, le patrimoine culturel, le trafic et la mobilité. Il sera également pris en compte l’analyse participative des avantages et inconvénients du projet.
La réalisation du ponton au niveau du quai de pêche aura un impact positif immédiat, d’une forte intensité aussi bien en phase de réalisation qu’en phase d’exploitation. Le ponton permettra dans le cadre du quai de pêche, de produire des emplois directs (et indirects), de développer les commerces, mais surtout de participer à augmenter les mise à terre, de réguler l’offre de poissons durant la grande saison et de réduire les spéculations. Cette situation permettra le développement économique, grâce à l’augmentation des économies des pêcheurs, des ménages, mais aussi des commerçants de la localité et des autres prestataires de services.
Le projet engendrera surement des impacts négatifs maitrisables (augmentation du flux routier, perturbation des sédiments marins, etc..) qu’il convient de diagnostiquer et d’atténuer.
Les risques potentiels pour cette réalisation sont de plusieurs origines possibles:
- noyades durant la réalisation et l’exploitation ;
- accidents au cours de la manutention des dalles et matériels de chantier;
- accidents de pirogues lors des accostages;
- pollution de la mer.
Toutefois, il convient de noter que l’importance réelle de ces impacts sera à relativiser car la réalisation du ponton ne durera pas 12 mois et il est prévu tout un système de protection et de d’isolement de l’infrastructure. De plus, des mesures seront prises et appliquées de façon stricte au niveau du quai de pêche. En effet, les dispositions prévues par le promoteur pour la protection des éléments de l’environnement contre les sources potentielles de pollution, permettront de minimiser considérablement les risques, si elles sont appliquées de façon stricte et régulièrement contrôlées.
Le promoteur prendra, en rapport avec la Direction de la Protection Civile et les services compétents, toutes les dispositions utiles pour le respect des normes d’utilisation du ponton. Dans tous les cas, il est prévu un plan de gestion environnementale et un programme de surveillance et de suivi / évaluation des activités susceptibles de nuire à la santé humaine et à l’environnement.
Plan de gestion environnementale et sociale
Les mesures proposées visent à maintenir l’infrastructure en bon état et à réduire les impacts liés à la réalisation et à l’exploitation.
Les impacts négatifs sont relatifs à la pollution sonore et atmosphérique, aux risque de pollution des eaux, aux accidents de travail et accident de circulation, aux incidences indirectes dues à l’entrave probable de la mobilité avec le stationnement des camions livreurs, à la propagation des MST/SIDA, aux fuites de gasoil et à la pollution olfactive.
Les mesures d’atténuation proposées tournent autour de l’entretien régulier des engins, l’installation de bouées de sauvetage, l’étanchéité des zones de réception, les équipements de protection pour les ouvriers (casque, gangs, tenue, chaussures de sécurité, gilet de sauvetage), la formation des ouvriers, l’installation de panneaux de signalisation, le balisage des voies, la sensibilisation et la formation des contrôleurs et l’étanchéité des zones de stockage.
La phase de préparation des travaux constitue une étape cruciale pour la réussite du projet. C’est à ce moment que les décisions d’ordre général, relatives à la bonne marche des travaux et à l’atténuation des impacts, doivent être prises.
Plan de surveillance et de suivi environnemental
Le suivi est constitué d’un ensemble de mesures visant la maîtrise des impacts que le Consultant a pu évaluer. Ils concernent principalement les risques de noyade, les risques d’accidents issus des véhicules, la pollution des eaux, les conséquences de blocage du réseau des eaux usées, des risques de propagation des MST/SIDA.
Ce suivi sera sous la responsabilité du promoteur, du GIP et de la MDL, et des services déconcentrés de l’État. La période de suivi est non déterminée dans le temps. Au cours de cette période de suivi, le comité de suivi ou l’expert mandataire devra réaliser périodiquement des rapports de suivi qui seront soumis à l’approbation des autorités environnementales, des populations locales et du promoteur du projet.
Dans le cadre de l’étude d’impact environnemental du projet de réalisation du ponton de Lompoul, des séries de rencontres ont été organisées avec les autorités locales, les populations et des personnes ressources directement concernées par le projet. Les acteurs sont unanimes à accueillir favorablement le projet de réalisation du ponton.
Un des thèmes majeurs pour les populations locales, surtout les jeunes, est l’emploi qui a été une préoccupation de premier rang lors des différents échanges.
Les autorités et les populations tiennent au respect des normes environnementales et de protection des ressources naturelles.
La synthèse de l’étude montre que le projet a des impacts négatifs mineurs sur le milieu biophysiques et des impacts positifs majeurs sur le milieu socio économique. Ainsi, le projet est socialement souhaité par les populations locales et peut être déclaré écologiquement viable.